Nucléaire

A Bure, la résistance antinucléaire sort du bois

Alors que le Parlement entérine la création d'une gigantesque poubelle nucléaire dans le sous-sol de la Meuse, les opposants renforcent leur lutte et s'ancrent sur le terrain.

« Je rêve d’un peuple qui commencerait par brûler les clôtures et laisserait croître les forêts ». Dans la Meuse, à proximité de Bure, le vœu du philosophe Henry David Thoreau commence à prendre racine. Depuis le dimanche 19 juin, plusieurs dizaines d’opposants à la poubelle nucléaire Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) occupent le bois Lejuc en lisière du village de Mandres-en-Barrois. Ils construisent des cabanes, des barricades et font pousser des potagers. Sous la canopée des grands charmes, la vie collective s’organise. Avec de grands repas conviviaux, des concerts punks, des projections de film en plein air, des AG de lutte sous les étoiles.

Enfouissement des déchets nucléaires : la folie des grandeurs

Enfouir à 490 mètres de profondeur 100.000 m³ de déchets qui concentrent à eux seuls plus de 99 % de la radioactivité de nos déchets nucléaires, miser sur une couche d’argile pour les confiner pendant des millions d’années et espérer que pendant ce laps de temps, aucun homme ne pénétrera dans cet endroit : voilà le pari de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans la Meuse.

La maison de Bure contre la poubelle nucléaire

À Bure, dans la Meuse, deux associations antinucléaires ont acheté une maison pour lutter contre l'installation du centre d’enfouissement des déchets nucléaires (Cigéo). Sa vocation est d'accueillir les militants de passage et de fournir une contre-information à celle de l'Andra (Agence Nationale de gestion des Déchets Radioactifs). Alors que les débats publics démarrent le 23 mai à Bure, et que les travaux d'enfouissement, hautement stratégiques pour l’État français, sont prévus pour 2019, la maison se prépare à monter en puissance.