ZAD

A Bure, la résistance antinucléaire sort du bois

Alors que le Parlement entérine la création d'une gigantesque poubelle nucléaire dans le sous-sol de la Meuse, les opposants renforcent leur lutte et s'ancrent sur le terrain.

« Je rêve d’un peuple qui commencerait par brûler les clôtures et laisserait croître les forêts ». Dans la Meuse, à proximité de Bure, le vœu du philosophe Henry David Thoreau commence à prendre racine. Depuis le dimanche 19 juin, plusieurs dizaines d’opposants à la poubelle nucléaire Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) occupent le bois Lejuc en lisière du village de Mandres-en-Barrois. Ils construisent des cabanes, des barricades et font pousser des potagers. Sous la canopée des grands charmes, la vie collective s’organise. Avec de grands repas conviviaux, des concerts punks, des projections de film en plein air, des AG de lutte sous les étoiles.

Envies de Commune à la ZAD

Les discussions sur l’avenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se font de plus en plus précises. Accords sur l’usage des terres, mises en place de structures collectives, réflexions sur les communs, etc. Habitantes et habitants, paysannes et paysans, voisines et voisins, amies ou amis, beaucoup se projettent dans l’avenir, pour imaginer ensemble ce que pourrait être la vie sur place une fois le projet d’aéroport enterré.

« À quand des prescripteurs pour récolter l’impôt ? » Éclats de rire sur les bancs de la cabane du Gourbi pour cette blague prononcée lors de la réunion hebdomadaire des habitants de la Zone à Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes. Parmi la quinzaine de personnes présentes ce soir là, tout juste éclairées par quelques bougies et lampes frontales, personne ne songe bien sûr sérieusement à instaurer une fiscalité. Pourtant, l’argent est une problématique qui reste à gérer collectivement : il s’agit d’éviter que la caisse commune ne se vide plus vite qu’elle ne se remplit. Des sous, il en faut par exemple pour imprimer le ZAD News, le journal local distribué dans la soixantaine de lieux habités de la zone, un outil essentiel de cohésion et d’information sur les décisions prises en assemblée, l’agenda, les débats en cours, etc. «  Il suffirait que chacun de nous donne 10 € par mois et on serait large. » Cette fois, l’affirmation semble satisfaire tout le monde, reste à concrétiser l’idée. C’est une anecdote, mais sans doute révélatrice de certains enjeux discutés sur ce territoire, « en lutte contre l’aéroport et son monde. » Ici s’expérimentent de nouvelles manières de vivre, avec une forte envie de « faire Commune. »

Athènes : l'aéroport bradé, les occupants bientôt éjectés

Dans sa fièvre de privatisation des biens publics, l’état grec vient de vendre à un promoteur greco-sino-émirati un site qui comprend notamment l’ancien aéroport d’Athènes, une ancienne base militaire US, deux marinas, des installations et des espaces verts. Les occupants actuels, dont une clinique gratuite, des associations et entreprises, doivent laisser place à des hôtels, des résidences et des magasins pour le tourisme de luxe. Mais ils ne comptent pas tous obéir.

Menaces sur l'archéologie préventive

inrap.jpgQuand les vestiges archéologiques d’un site sont menacés par un projet d’aménagement, l’État peut prescrire des fouilles préventives. Ces opérations sont maintenant ouvertes à la concurrence commerciale, parfois au détriment des exigences scientifiques et des conditions de travail des archéologues.

Occupation contre le barrage de Sivens pour sauver les bouilles

chap.gifDans le Tarn, le chantier d'un barrage destiné à l'irrigation et la dilution de la pollution du Tescou est sur le point de démarrer. Mais les opposants au barrage de Sivens dénoncent un projet inutile et destructeur. Une association se charge du combat juridique tandis qu’un collectif occupe le terrain.

Pour le Conseil général du Tarn, le barrage de Sivens « symbolise à lui seul la prise de conscience, sur un territoire rural à vocation agricole, des futurs aléas climatiques et de l’appauvrissement programmé des ressources en eau ». Pour la Préfecture, « il s’agit d’un projet indispensable pour le maintien d’une activité économique en milieu rural ». La retenue d’eau prévue sur la petite rivière du Tescou aurait une capacité de stockage de 1,5 million de mètres cubes, une surface d’emprise de 48 ha et un coût estimé aujourd’hui à 8,4 millions d’euros.

Photos : Expulsion de la ZAD des Bouilles

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Jeudi 27 février, la préfecture a expulsé les opposants au barrage de Sivens, dans le Tarn, de la parcelle du Conseil Général qu’ils occupaient depuis un mois. Ce barrage financé sur fonds publics devrait permettre à quelques gros agriculteurs de pouvoir irriguer davantage et inonderait une partie de la zone humide du Testet. Peu avant 8h30, les gendarmes mobiles investissent le terrain et encerclent le campement où une dizaine de personnes dormaient sur place. « Vous avez un quart d’heure pour récupérer vos affaires personnelles » lance le gradé. L’huissier signifie l’expulsion.

Dijon : potagers contre écoquartier aux Lentillères

jardinilentille.gifLa mairie de Dijon veut détruire 7 ha d'anciennes terres maraîchères pour construire un écoquartier, un paradoxe pour la ville qui s’est engagée à favoriser l'agriculture de proximité. Pour préserver la dernière portion de ceinture verte de Dijon, la résistance s'organise au quartier libre des Lentillères, où des terres sont occupées depuis 2010. Aujourd'hui, 2 ha sont cultivés dans ce lieu qui commence à ressembler à un petit village. Agriculture bio, convivialité, partages, rencontres… Les habitants et les jardiniers ont su créer ici un bien joli quartier, loin du projet bétonné voulu par la mairie.

ZAD : Occuper pour résister

Depuis quelque temps, un mot revient souvent sur les lèvres et sur les murs : ZAD. Ces initiales signifient Zones d'Aménagement Différé, des secteurs où l’État souhaite acquérir des terres pour y implanter une infrastructure. Pour cela, il dispose d'un droit de préemption sur toutes les ventes. La plus célèbre des ZAD est Notre-Dame-des-Landes. Il y a quelques années, ceux qui occupaient là-bas des cabanes et des maisons ont réinventé l'acronyme. Pour beaucoup, ZAD signifie désormais Zone à défendre.

Lignes à Très Haute Tension : l'histoire du maire démissionnaire

Pendant 11 ans, Jean-Claude Bossard fut maire du Chefresne, une commune de 300 habitants de la Manche. Adepte de la démocratie participative et du développement durable, il prend des arrêtés anti-OGM, met en place un Agenda 21, installe des panneaux photovoltaïques sur l’église, résilie le contrat EDF pour passer chez le fournisseur d’électricité verte Enercoop, etc. Mais surtout, il engage sa commune dans un bras de fer avec RTE, le gestionnaire des réseaux électriques de France, pour empêcher la création de la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine. Une lutte qui a débouché sur l’occupation d’un bois durant plusieurs mois et s’est soldée par sa démission et celle de tout son Conseil municipal en 2012. 

Les Naturalistes en lutte à Notre-Dame-des-Landes

« Pouvoir faire capoter le projet avec nos compétences, c'est intéressant ! ». Voilà sûrement ce qui unit les membres du collectif des « Naturalistes en Lutte », qui se battent les pieds dans l'eau contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces professionnels de la nature sillonnent cette zone « exceptionnelle » et savent en mesurer toute la richesse, « un reliquat de prairies naturelles et de landes humides, un milieu quasi disparu ». Les naturalistes ne se contentent pas de dire non au bétonnage de 2 200 ha encore préservé de l’industrialisation pour construire un aéroport, ils réalisent sur le terrain une contre-expertise à l'étude environnementale commandée par AGO-Vinci, le prestataire du projet.

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