edito

Le dernier édito

C’est dommage, on venait de trouver notre « devise ». Celle qui se trouve pour la seconde fois seulement en Une, sous notre titre. « Le magazine des luttes et des utopies » disparaît donc avec ce numéro, le vingtième et le dernier. Nous présentons nos excuses à ceux qui pensaient que l’on pourrait continuer, à ceux qui seront déçus et, de manière générale, à tous nos lecteurs et à toutes nos lectrices.

Edito 19 et sommaire

Déclarations chocs, controversées et calculées du pouvoir, attaques brutales menées sur tous les fronts : la stratégie du choc pilotée par Macron et son équipe est un pari risqué. Celui de la dispersion, de l'épuisement et de l'échec des mobilisations face à l'offensive brutale et générale menée contre un modèle social protecteur. Ça passe ou ça casse.

Résidents et ville

Comment vivre ensemble, construire la ville, faire société ? Les réponses dépendent pour beaucoup de ce que l’on appelle l’urbanisme : l’art et la manière d’agencer l’espace et nos habitats. Construire, aménager. Tout cela a bien sûr un impact immense sur nos existences, nos modes de vie. Un quartier sera sympathique ou plutôt glauque, grandiose ou sans prétention, ouvert ou enclavé. Pourra-t-on bénéficier facilement des services dont on a besoin à proximité de chez soi ? Ou alors sera-t-on contraint d’emprunter un transport collectif pas forcément pratique ou d’utiliser une voiture pour le moindre déplacement ?

L’architecture des cités facilite, ou pas, la discussion, l’amabilité, la rencontre de la diversité. Les centres-villes ou les places de villages peinent à remplir ce rôle. On n’y croise plus grand monde, la convivialité n’est pas la priorité des espaces où seuls les flux importent. L’urbanisme a délimité des zones, espaces industriels, lotissements dortoirs, centres commerciaux, quartiers prioritaires, patrimoine historique muséifié, etc. La spécialisation spatiale rationalise la ville pour le plus gros bonheur des promoteurs, mais la prive d’une partie de son humanité. Les principaux concernés, les habitants, sont relégués à la marge des grandes décisions.

Édito 17 et sommaire

Bonjour à vous, chers lecteurs et chères lectrices !

Nous désirons tout d’abord saluer nos nouveaux abonnés et leur souhaiter la bienvenue. Vous n’avez jamais été aussi nombreux à nous lire et à recevoir chaque saison un exemplaire de Lutopik à la maison. Nous ne vous remercierons jamais assez, car nous n’avons pas fini de répéter que ce n’est que parce que vous lisez ces lignes que nous pouvons continuer notre travail. Cependant, les difficultés que nous relations dans notre précédent éditorial nous affectent encore, et notre avenir reste fragile.

Edito #16 et sommaire

Alors que l'on passait l'été à travailler sur ce 16ème numéro, les orteils dans le sable chaud des déserts médicaux, entre deux plongeons dans les remous de la tarification à l'acte, l'annonce de la fin des contrats aidés nous a porté un sacré coup au moral. C'est une nouvelle douche froide pour Lutopik qui venait d'essuyer un refus à sa demande d'aide sollicitée au titre du soutien à la presse d'information sociale de proximité. Nous avions pu en bénéficier il y a trois ans, lors de sa mise en place. Elle nous était déjà passée sous le nez la deuxième année au motif que notre publication était nationale. Pour compenser, nous avions déposé une demande exceptionnelle de subvention auprès de la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté qui avait été acceptée. Nous avions meilleur espoir cette année pour le fonds de soutien, à tort. Nous passerons donc très certainement l'année sans aide.

La faible diffusion que nous avons, tirage à 1.400 exemplaires, à peine moins de 500 abonnés, une présence dans une petite centaine de points de vente et sur quelques marchés ou festivals, ne nous permet pas de sortir la tête de l'eau. Nous avons fondé le magazine il y a plus de quatre ans par passion pour le journalisme, pour avoir la liberté d'écrire sur les sujets qui nous semblent pertinents et y consacrer tout le temps que nous voulions. Les ventes du premier numéro ont suffi à assurer celle du deuxième, et ainsi de suite. Cela nous permettait de poursuivre bénévolement l'aventure. Les aides publiques que nous avions reçues, 5.000 € deux années de suite, nous ont permis d'embaucher en contrat aidé l'un des deux fondateurs. L'année suivante, nos ressources propres nous permettaient tout juste de salarier une autre personne, elle aussi en contrat aidé. Nous sommes actuellement trois à nous consacrer exclusivement au magazine, dont un au RSA depuis le début.

La fin des contrats aidés sonne pour nous comme un retour à la précarité, que nous n'avons jamais vraiment quittée. Cette décision met aussi en jeu notre survie. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation, la politique menée par Macron et son gouvernement vont déstabiliser un nombre considérable de petites associations comme la nôtre. Le chemin de l'austérité générale, imposé à la population comme aux services publics, est intolérable. Il nous parait d'autant plus indécent que d'autres en profitent grassement. La ministre du Travail, qui coordonne l'affaiblissement de son Code, a touché plus d'un million d'euros en vendant les actions du groupe Danone alors qu'elle mettait en place une vague de licenciement. Le montant des dividendes atteint des records. Plus de 52 milliards d'euros ont été versés aux actionnaires du CAC 40 pendant le premier semestre ; c'est 26 % de plus en un an et cela représente les deux tiers des bénéfices de ces entreprises. Pendant que le revenu des ultras-riches augmente, on apprend que 3.250 ménages français cachent à eux seuls 140 milliards d'euros dans les paradis fiscaux. Et avec la baisse de l'ISF, ils paieront encore moins d'impôts sur ce qu'ils consentent à déclarer, etc..

Il devient difficile de penser que cette situation puisse tenir encore longtemps. La colère gronde et c'est à l'arrogance du pouvoir qu'elle se confronte. Macron souhaite la révolution, comme l'annonce le titre de son livre programme, et en cela, nous le rejoignons, mais ce n'est pas à la même que nous aspirons. En attendant, vous êtes les seuls à pouvoir nous aider à poursuivre notre part de résistance. Faites tourner vos Lutopik, abonnez vos amis !

Vous pouvez commander votre numéro (5 €) ou vous abonner (20 €, ou 30 € l'abonnement soutien) sur cette page.

Edito #15 et sommaire

L’Homme est un animal doté d’une grande capacité d’adaptation : nous nous étalons presque partout, des glaces jusqu’aux déserts de sable. Dans les territoires colonisés, la nature est transformée. Forêts, parcelles agricoles, zones urbaines : tout l’espace est agencé. Depuis quelques centaines d’années, les humains se sont considérablement développés au détriment du monde animal, qui lui, décline dramatiquement.

Edito #14 et sommaire

Lorsque nous avons choisi d’aborder le thème de la démocratie, en décembre dernier, nous faisions, comme beaucoup, le constat d’un système électoral fatigué. Dépités par avance par une campagne électorale s’annonçant morose, nous  demandant si cela avait encore un sens de donner sa voix au moins pire et rechignant au vote utile synonyme de continuité. Nous sommes alors partis à la rencontre de celles et ceux qui essaient d’améliorer les pratiques démocratiques, et se révoltent contre un pouvoir qui ne les représente plus. Celles et ceux qui croient que les idées passent avant les noms, et qui, souvent hors des partis, imaginent de nouvelles façons de gouverner.

Aux attentes de transparence, d’honnêteté et d’humilité des dirigeants, l’actualité répondait chaque jour par une nouvelle affaire. Mise en examen de François Fillon, châtelain qui ne comprend pas l’indécence d’utiliser à son profit l’argent public tout en réclamant le démantèlement de la sécurité sociale et la fin de l’« assistanat », poursuites judiciaires à l'encontre de Marine Le Pen, soupçons de favoritisme chez Emmanuel Macron… Aux demandes de renouveau politique s’opposaient les vieilles batailles d’égos et de partis, les impossibles rapprochements malgré des programmes sensiblement identiques et les alliances opportunistes trahissant les électeurs.

Edito#12 et sommaire

À l’heure où des millions de réfugiés sont forcés à une mobilité imposée par la guerre ou la terreur, nos problèmes d’embouteillages, de manques de pistes cyclables et de tarifs ferroviaires exorbitants sont bien relatifs. Mais derrière ces tracas du quotidien, la question de la politique des transports soulève des enjeux très importants, à commencer par la préoccupation environnementale. Le transport est le principal émetteur de gaz à effets de serre tout en rejetant d’autres polluants, essentiellement à cause de la route. Car après avoir façonné le territoire, l’automobile en reste la reine.

Edito #11 et sommaire

Il s’en est passé des choses depuis notre dernier numéro… Nous l’avions bouclé juste avant le début du phénomène Nuit Debout. Quatre mois après, l’effervescence est retombée. Mais l’apparence de ce calme estival ne doit pas être trompeuse. Les désillusions et la colère n’ont pas disparu. Les manifestations et les actions ont été nombreuses et bien garnies, elles devenaient si incontrôlables et déterminées que l’État a même parlé de les interdire. Ce qui s’est passé sur les places, dans les rues et dans les têtes est l’expression d’un besoin immense de renouveau et d’espoir. Il ne s’agit plus de réclamer tels ou tels nouveaux droits, de quémander le maintien de certains acquis. L’ambition est plus profonde, il s’agit de changer radicalement les mécanismes qui engendrent une situation dont on ne voit plus de débouchés. Chacun a pu s’exprimer lors de ces assemblées. Elles ont bien sûr leurs limites, les débats peuvent s’éterniser, tourner en rond, s’embourber ou prendre des directions qui n’intéressent pas grand monde. Mais ces espaces de discussions ont surtout servi à créer l’ébauche d’un commun qui manque tant à notre imaginaire et à nos réalités, à soupeser nos forces.

Edito #10 et sommaire

Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a dépassé l’année dernière celui des 99% restants, en tenant compte des dettes, estime Oxfam. L’Organisation non gouvernementale a aussi calculé que les 62 premières fortunes mondiales possèdent autant que le reste du monde. Ces chiffres, difficiles à appréhender tellement ils sont vertigineux, illustrent magistralement l’accaparement des ressources par quelques-uns au détriment du plus grand nombre. Chaque année, lorsque la presse s’en fait l’écho, l’impuissance nous gagne. Le rouleau compresseur néo-libéral et ses valeurs individualistes semblent bien difficiles à freiner. Pourtant, des alternatives pointent timidement leur nez.

C’est le cas du concept des communs, qui depuis quelques années, fédère celles et ceux qui interrogent notre modèle économique et nos pratiques de gouvernance. Les communs nous proposent de sortir de la dualité entre un État tout-puissant et la privatisation généralisée, pour explorer les chemins de la gestion collective. Les communs peuvent aussi bien concerner les biens numériques que les ressources naturelles ou intellectuelles, s’appliquer à l’échelle d’une petite communauté ou à la terre entière. La force des communs repose sur leur capacité à lier des luttes jusque-là séparées : la « dégooglisation d’Internet » rejoint ainsi le mouvement de libération des semences dans une même optique de réappropriation des biens collectifs.

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